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Dans la 2e partie de notre série sur la mise, nous vous expliquions la fermentation, l’hygiène, la filtration et le remplissage : des étapes délicates qui demandent savoir-faire et amour du métier.  Nous arrivons ainsi au terme de cette fameuse « mise » avec les phases finales qui consistent à boucher, étiqueter et habiller la bouteille. On y va ?

Boucher une bouteille, oui, mais pas n’importe comment !  

Bien que les techniques de bouchage soient multiples, nous vous parlons aujourd’hui uniquement de celles utilisées en Suisse, la capsule à vis et le bouchon de liège ou l’agglomérat de liège concassé.

La capsule à vis

Si la capsule à vis ne provoque pas en nous une déferlante d’émotions romantiques, elle n’en reste pas moins très intéressante, et on ne saurait bouder ses nombreux avantages :

  • Elle est parfaitement adaptée au bouchage des vins fruités aux arômes sensibles à l’oxydation.
  • Vous pouvez l’ouvrir en toute quiétude (surtout en présence de convives) : aucun risque de goût de bouchon !
  • Madame est constante et fidèle d’une bouteille à l’autre !
  • Elle diminue vos risques par une meilleure protection des arômes grâce à la diminution des échanges gazeux. Les fabricants proposent même des joints qui permettent de moduler la perméabilité à l’oxygène.
  • Décidément, elle n’est vraiment pas compliquée : même pour le stockage, elle se laisse poser debout ou couchée. 

La capsule à vis, pas de suspens, pas de surprises, mais ô combien loyale !

Le bouchon de liège

Notre bon vieux bouchon de liège, grâce à sa capacité de faire vieillir le vin, vous conduit au fil des années vers de vraies merveilles ! Comment ça ? Eh bien oui, Môsieur le bouchon de liège favorise des échanges gazeux entre la bouteille et l’air ambiant, ce qui permet au vin de prendre des rides avec grandeur !

Et ce n’est pas tout. Le bouchon de liège provoque en nous émoi et émotions dès lors que nous ouvrons la bouteille : le chuintement de la matière en liège glissant sur le verre au fur et à mesure que le tire-bouchon s’étire vers le ciel nous fait miroiter la douce mélodie des saveurs du nectar des dieux sous nous palais.

Vous en voulez encore ? Et bien, grâce à son petit côté « développement durable » avec sa matière 100% naturelle, le bouchon de liège fait des adeptes dans l’écologie et le bio. D’ailleurs, une étude menée par le cabinet PriceWaterHouseCoppers / Ecobilan mise en œuvre par Corticeira Amorim il y a deux ans, compare le cycle de vie des bouchons en liège à celui des capsules en aluminium et autres obturateurs en plastique. L’étude conclut que la production et l’utilisation de chaque obturateur en plastique émettent 10 fois plus de CO2 qu’un bouchon en liège et que les émissions de CO2 d’une capsule en aluminium sont 26 fois supérieures à celles des bouchons. Alors, on fait quoi maintenant ?

 

Nous terminons par le seul défaut du liège, son illustre goût de bouchon causé par les TCA, ces molécules qui bouchonnent les vins et contre lesquelles nous ne pouvons rien faire !

Rien n’empêche, son seul défaut constitue aussi tous ses atouts et lui donne un charme fou. Non ?

La mariée est presque prête : on étiquette et on habille !

L’étiquette, souvent l’œuvre d’un graphiste, parfois du vigneron lui-même, représentera une vitrine esthétique de la marque. L’habillage de la bouteille sera effectué par une capsule thermo ou en aluminium autour du goulot. Certains vignerons pratiquent l’étiquetage directement à la mise en bouteilles, d’autres stockent les bouteilles en palettes et étiquettent au fur et à mesure des besoins.

Quand la mariée est prête, on la dépose délicatement dans un carton, et hop, c’est parti vers les gourmets et amateurs de bons vins.

Laurent Berthet